Avec un tiers de femmes ministres, le gouvernement Oligui Nguema affiche un signal politique fort. C’est la première fois que la barre symbolique des dix femmes est atteinte dans un exécutif gabonais. En 2023, le gouvernement Ndong Sima de transition n’en comptait que six. Une progression qui, si elle ne relève pas encore de la parité, traduit un changement d’approche dans la gouvernance.
Trois figures féminines se distinguent au sein de cette nouvelle équipe. D’abord Camélia Ntoutoume-Leclercq, reconduite au ministère de l’Éducation nationale, de l’Instruction civique et de la Formation professionnelle. Fine connaisseuse du terrain et familière des arcanes de l’État, elle incarne une forme de continuité dans un secteur sensible.
Autre symbole fort, Laurence Ndong, nommée ministre de la Mer et porte-parole du gouvernement. Ancienne opposante et exilée politique, elle avait marqué les précédentes campagnes présidentielles par son ton critique envers le régime Bongo. Sa nomination illustre une volonté d’ouverture et de réconciliation, mais elle suscite aussi des interrogations sur les équilibres internes du pouvoir.
Enfin, Louise Mvono, ancienne cadre de la Banque mondiale à Brazzaville, prend les rênes du ministère de la Planification et de la Prospective. Son profil technocratique, son expertise financière et sa discrétion en font un atout stratégique pour le pilotage des politiques publiques à moyen terme.
Derrière ces figures, c’est toute une dynamique de repositionnement de la femme dans la haute administration qui semble s’amorcer. Si le gouvernement Oligui Nguema est encore jeune, l’orientation donnée par cette composition ministérielle ouvre un espace inédit pour la gouvernance féminine. Reste à savoir si cette dynamique tiendra sur la durée.