SINAC 2025 – À L’HEURE DE L’IA, L’AUDIOVISUEL AFRICAIN JOUE SA SURVIE

L’Afrique ne manque pas d’histoires à raconter. Ce qui lui manque parfois, c’est le contrôle de la technologie pour les transmettre au rythme du monde. À Douala, depuis le 26 avril, le Salon international de l’audiovisuel du Cameroun (SINAC) pose cette question avec acuité : sommes-nous prêts pour l’ère de l’intelligence artificielle et de la TNT ?

Cette troisième édition, portée par Yolande Bodiong, ne s’encombre pas de slogans. Elle arrive avec lucidité, presque comme un miroir tendu à tout un secteur.
La thématique est frontale : « Révolution numérique et audiovisuel africain : l’IA et la TNT, enjeux et défis pour une Afrique audiovisuelle compétitive. »

Et si ce salon s’impose aujourd’hui comme un moment-clé, c’est parce qu’il intervient à un moment de bascule.
L’intelligence artificielle ne frappe plus à la porte de l’audiovisuel : elle s’y est installée. Elle écrit, elle double, elle monte. Elle apprend à reproduire la voix d’un comédien ou le ton d’un documentaire. Elle peut faire émerger une production… ou l’effacer.
Quant à la TNT, elle cristallise un autre enjeu : l’accès équitable à la diffusion, l’indépendance des canaux de transmission, la structuration d’un marché régional.

Face à cela, le SINAC 2025 propose un temps de réflexion collective, mais surtout un appel à l’action stratégique. Panels techniques, masterclasses, projections, rencontres interprofessionnelles : ici, les professionnels ne parlent pas de l’audiovisuel comme d’un art marginal. Ils le traitent comme un levier de souveraineté.

Mais au-delà des tendances technologiques, ce qui traverse cette édition, c’est l’ambition de bâtir une industrie. Une vraie.
Pas une scène événementielle. Pas une effervescence saisonnière. Une industrie capable de produire, financer, exporter, protéger et transmettre.
Et dans cette ambition, l’Afrique ne peut plus se contenter de « faire son possible ». Elle doit viser la performance, l’influence, l’impact durable.

Ce qui frappe aussi, dans cette édition, c’est la place des femmes : productrices, techniciennes, directrices de chaînes, communicantes… Leur présence n’est plus une exception, mais un marqueur de transformation.
Et c’est bien ce que LeadHer Média retient de ce salon : l’avenir du récit africain n’est pas qu’une question de formats. C’est une question de pouvoir.

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