En un mot, comment résumeriez-vous cette 4ᵉ édition de WILA ? Et pourquoi ce mot-là ?

Excellence.

Je choisis ce mot parce qu’il résume l’esprit et la portée de cette édition. Nous avons eu une mobilisation exceptionnelle : autorités, acteurs du secteur privé, communautés WILA venues de plusieurs pays, membres engagés ici en Côte d’Ivoire… L’intérêt était tel que nous avons dû accueillir près de 270 participants au lieu des 250 prévus.

Excellence aussi dans l’organisation, dans la qualité des panels, des échanges, des connexions créées. Une belle énergie a circulé dans la salle Abissa du Pullman Hôtel, et cette édition a pleinement confirmé l’essence du Forum : rassembler les acteurs du secteur pour aborder les questions clés de notre temps. Le choix de la thématique la digitalisation et la chaîne d’approvisionnement en Afrique était particulièrement stratégique.

Qu’est-ce que cette édition a changé dans votre vision, dans votre énergie, ou même dans vos priorités pour WILA ?

Elle a renforcé notre légitimité. Nous avons prouvé que nous sommes capables de rassembler, de proposer un cadre de réflexion structurant et d’influencer les politiques dans notre secteur.
Notre priorité reste l’horizon 2030. Nous avançons avec cette ambition : devenir une référence panafricaine en matière de promotion des métiers de la chaîne d’approvisionnement, et de valorisation du leadership féminin dans ce secteur stratégique.

Quel moment, quel visage ou quelle parole vous a marquée plus que les autres cette année ?

Je pense tout de suite à Mme Asta Rosa Cissé, Directrice Régionale d’Africa Global Logistics pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Une femme brillante, compétente, résiliente. Une vraie source d’inspiration.
Elle a dit une phrase qui m’habite encore : « Mesdames, je suis là pour vous faire la courte échelle. » C’est fort. C’est exactement ce dont nous avons besoin : des femmes visibles, qui assument leur rôle de modèles et qui tendent la main aux autres.

Aujourd’hui, quel est le prochain cap stratégique pour WILA ? Où doit aller l’association, concrètement, à court terme ?

Nous avançons pas à pas, de manière structurée. À court terme, l’objectif est clair : faire émerger une nouvelle génération de femmes leaders, et poursuivre l’insertion des jeunes filles dans les métiers de la logistique.
Nous allons renforcer nos programmes de mentorat, comme le programme pilote « Becoming » pour les professionnelles seniors, qui sera déployé dans d’autres pays dès 2026.
Nous préparons déjà le Forum WILA 2026, prévu le 9 mai prochain au Sofitel Hôtel Ivoire. Et en parallèle, nous travaillons sur une édition à l’étranger pour 2027.
J’ai aussi à cœur de créer de nouveaux chapitres WILA, mais avec des femmes de conviction, pas de positionnement.

Et si vous regardez plus loin : où voyez-vous WILA dans 5 ou 10 ans ? Qu’est-ce qui doit exister absolument ?

WILA est un projet d’avenir.
Dans les années à venir, je veux voir plus de femmes dans toutes les fonctions de la logistique, y compris les postes opérationnels et techniques. Nous continuerons à former, accompagner, changer les mentalités.
Ce qui doit rester intact, ce sont les figures féminines qui inspirent, et le lien de solidarité entre elles. Et bien sûr, de l’innovation.

Qu’attendez-vous désormais de celles et ceux qui vous accompagnent notamment les partenaires, membres ou encore les institutions ?

Je tiens à remercier sincèrement toutes celles et ceux qui nous soutiennent, sur le continent. En quatre ans, nous n’aurions jamais pu atteindre ce niveau sans l’engagement du secteur privé et des décideurs.
Aujourd’hui, j’attends que ces partenariats s’intensifient, dans la durée. Le développement du continent dépendra en grande partie de la contribution des femmes. Et l’ODD 17, qui parle de « partenariats pour la réalisation des objectifs », doit continuer à vivre à travers WILA.

Mot de fin ?

Les perspectives de développement de l’Afrique passeront nécessairement par les femmes. Leur place dans la construction de l’avenir est non négociable. WILA continuera d’ouvrir la voie, sans jamais perdre son âme.